Le temps du tourisme équitable

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Découvrir l’artisanat local et les méthodes de confection est une bonne manière de mieux connaître un pays. Dans ce petit commerce tunisien, on peut y apprendre à tisser les tapis. (Fathi Bouzidi/La Grande Époque)
Von 6. Februar 2007

Voyager fait désormais partie des habitudes de consommation les plus courantes des Québécois. Néanmoins, comme nous le constatons déjà avec des produits en vogue, tels que le café ou les bananes équitables, de plus en plus de consommateurs sensibilisés aux inégalités des rapports Nord-Sud choisissent de voyager autrement, même pour leur destination soleil favorite. En fait, tout en posant ce geste, ils essaient de limiter un tant soit peu les impacts négatifs du tourisme de masse sur les communautés des pays d’accueil.

Comme c’est souvent le cas lorsqu’ils organisent un voyage, une poignée de voyagistes occidentaux très puissants imposent leurs standards commerciaux, leurs règles et leurs prix aussi bien à leurs clients qu’aux prestataires de service locaux.
Le plus souvent, ces derniers se retrouvent largement perdants tant au niveau socioculturel qu’environnemental. Sans parler du fait que, comme l’affirme l’organisation mondiale du tourisme (OMT), 80 % des revenus touristiques générés dans les pays du Sud sont rapatriés dans les pays riches du Nord. Et c’est face à cette situation pour le moins inéquitable, que des ONG (organisations non gouvernementales) et aussi des voyagistes ont vu le jour pour favoriser des activités de rencontre et d’échange d’un nouveau genre entre des voyageurs responsables et des communautés d’accueil vivant réellement de leurs activités. Cette orientation inusitée a abouti à la création du tourisme équitable. Équitable dans le sens solidaire des populations locales.

Hébergement dans la communauté

Cette approche du voyage suppose avant tout, un ensemble d’activités et de services proposés par des professionnels spécialisés, élaborés en totalité ou en partie par des communautés du pays d’accueil – qui sont de préférence organisées sous forme de coopératives – à l’intention des voyageurs étrangers.

Concrètement, l’offre touristique peut inclure, entre autres, l’hébergement et la nourriture, des visites de sites de protection de la faune et de la flore ou la participation à des ateliers d’artisanat. Tout cela se déroulant en dehors des structures traditionnelles des grandes chaînes hôtelières.

En bout de ligne, les touristes sont assurés d’avoir plus de contacts avec les gens du pays dans le respect total de l’environnement.

Les bénéfices tirés de toutes ces activités sont par la suite réinvestis dans le développement socio-économique local. Ainsi, à travers leurs dépenses faites sur place, les voyageurs peuvent aider à créer des sources de revenus et par le fait même à enraciner les populations dans leur milieu.

Vu comme tel, le tourisme n’est plus basé sur des rapports dominants-dominés, mais plutôt fondé sur le partage équitable entre partenaires se connaissant bien et pouvant travailler à long terme.

C’est en Europe, et notamment en France, que le concept de tourisme équitable a pris son envol depuis déjà une vingtaine d’années. Un réseau étoffé d’organismes communautaires et de grossistes en voyage y propose régulièrement, et avec de plus en plus de succès, des circuits de découvertes pour des pays comme le Mexique, le Maroc et le Mali. Et la marge est encore très grande pour des pays semblables puisque selon l’OMT, près de 600 millions de voyageurs, toutes catégories confondues, se déplacent chaque année sur les deux rives de la Méditerranée.

Pour l’Afrique, les chiffres sont tout autant éloquents. Plus de 77 millions de touristes choisiront le continent comme destination en 2020 outre que la croissance annuelle y sera même supérieure à la croissance mondiale moyenne.

Le Québec embarque

Dans la belle province, c’est au milieu de produits déjà largement distribués comme le tourisme de masse, d’aventure ou encore l’écotourisme qu’est apparu voilà deux ans le créneau du tourisme équitable et solidaire avec sa démarche toute particulière. Le mérite en revient particulièrement à Louise Constantin, spécialiste dans le domaine, qui, à travers son entreprise, Mercure, accomplit un travail de fourmi dont elle commence à recueillir les fruits.

Mais la tâche était loin d’être facile au lancement de l’idée, car seul un petit nombre d’initiés aux principes du commerce équitable étaient acquis à la cause.

Aujourd’hui, non seulement le cercle des intéressés touche le grand public, mais il s’élargit aussi aux professionnels du tourisme. C’est ainsi que Mercure vient de conclure une entente avec Club Aventure Voyages afin d’offrir ensemble une nouvelle gamme de circuits griffés: les circuits Mercure.

Cet engagement d’une aussi grande agence québécoise dans le tourisme équitable et solidaire est d’autant plus important que le réseau Club Voyages qui comprend 104 agences partout au Québec est intégré depuis septembre 2006 à Club Aventure, ce qui laisse entrevoir de grandes possibilités de croissance pour l’avenir.

Les premières destinations offertes dans la nouvelle gamme sont le Pérou et le Mexique qui verra le débarquement des premiers «touristes équitables» au courant du mois d’avril prochain. Outre la découverte des sites culturels et naturels, les voyageurs auront tout le temps nécessaire pour nouer des contacts fructueux avec la population locale.

D’autres pays sont déjà sur les rangs pour offrir ce type de circuit en 2008. C’est le cas de la Tunisie, destination de plus en plus populaire auprès des voyageurs québécois et qui, grâce à ses nombreux atouts, pourra satisfaire aux exigences du nouveau concept.

Dans les années à venir le secteur du tourisme est appelé à devenir, si ce n’est déjà fait, le secteur économique qui connaîtra la plus grande croissance au monde. Dans ce contexte, les produits équitables ne peuvent qu’aider à sensibiliser les publics au nord comme au sud à l’importance d’avoir des relations plus harmonieuses et plus justes.

(La Grande Époque)

www.lagrandeepoque.com



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